Statut du délégué de classe.
Cette année, je suis déléguée de classe. J'ai donc eu droit, au début de l'année, à une réunion extrenement interressante (hum...) sur les droits et devoirs du délégué de classe. Je n'y ai pas appris grand chose, mais j'ai retenu le "Quand vous parlez en tant que délégué, vous prenez la parole au nom de la classe, donc vous n'avez pas à subir les conséquences de vos propos s'ils sont justifiés." Oui, ça semble logique. Mais où elle là limitié du "justifié" ?
Pas de chance pour moi, je n'ai pas la langue dans ma poche et il m'arrive de râler un peu trop fort lorsqu'il y a un problème qui concerne la classe (pour d'autres sujets, aussi, mais c'est sans rapport avec l'article). C'est probablement pourquoi, à deux reprises, j'ai 'provoqué' (sans le vouloir) deux altercations.
La première date du mois d'octobre, à la date des inscriptions au baccalauréat. Chaque classe devait venir s'inscrire en salle informatique le jour et l'heure qui lui avaient été assignés. Normalement, cet horaire est sensé tomber pendant une heure ou personne n'a cours... Seulement, pour nous, il s'agissait d'une heure demi-groupe d'anglais (la classe a deux profs différents, donc par "demi groupe" j'entends tout le groupe de Mme L.), qui, sur l'emploi du temps officiel distribué en début d'année, était notée "Semestre 2, groupe 2." D'ailleurs, l'autre heure d'anglais du groupe 2 était aussi notée "Semestre 2". C'était, bien sûr, une erreur, puisqu'il parait aberrant que la moitié de la classe n'ai pas de cours d'anglais avant le mois de février...
L'heure d'inscription, donc. La partie de la classe n'ayant pas cours est venue en intégralité en salle informatique, l'autre partie... Selon les personnes, est allée soit en salle informatique, soit en salle d'anglais. Le proviseur, qui s'occupe des inscriptions, a été étonné par l'absence d'autant d'élèves, et je lui ai expliqué que nous avions normalement cours, et que certains avaient du penser qu'ils devaient se faire noter comme présents en anglais avant de descendre en salle informatique. Ce à quoi il m'a répondu "De toute façon, vous n'avez pas cours à cette heure ci."
Me voilà donc en train de tenter d'expliquer l'erreur d'emploi du temps, le plus clairement et calmement possible, mais on m'a répondu encore et encore "Non, ce cours n'a pas lieu avant le second semestre, vous n'avez pas cours à cette heure ci, je ne sais pas où sont les absents, mais certainement pas en cours ! L'emploi du temps que j'ai entre les mains est un document officiel, je ne veux pas savoir ce que vous avez trafiqué avec vos camarades !" A vrai dire, la scène devait être assez comique... Les "absents" ont fini par descendre du cours d'anglais et sont venus nous rejoindre, ce qui n'a fait qu'amplifier la colère du proviseur : "Vous étiez où ?" "En anglais, avec Mme L." "Ce n'est pas vrai, vous n'avez pas anglais à cette heure ci.".
Je me suis permis un "Puisque le cours n'a pas à avoir lieu, nous ne serons pas notés absents si nous cessons d'y aller ?" "Vous serez notés absents si vous vous absentez d'un cours officiel." "Donc ça ne vous parait pas étrange que la moitié de la classe n'ai pas anglais avant le second semestre ?" Hum, je n'aurais probablement pas du chercher à lui faire entendre raison, puisque j'ai eu la joie de me faire menacer d'heures de retenue pour insolence (il est vrai que j'aurais pu davantage chercher à le carresser dans le sens du poil, comme on fait d'habitude avec lui, mais sa mauvaise foi m'agaçait...), qui ne sont jamais tomber. Toujours est-il que cet épisode m'a laissé un goût amer quant à la prétendue neutralité du délégué.
Seconde anedcote, qui concerne les cours de Physique-chimie. Il faut préciser, avant, que nous avons un professeur assez particulier, qui ne devrait pas, selon ses collègues (mon ancien professeur m'a avoué ça lors d'une conversation à l'exterieur du lycée, la semaine dernière...), être attribué à des terminales. Parce que, s'il est très compétent en chimie, il ne l'est pas en physique. Il confond des notions, ne parvient pas toujours à répondre aux questions... Autre problème, et pas des moindres, son habitude de ne jamais donner le barème lors de la correction de ses contrôles : nous avons, en tout et pour tout, notre note sur 20, sans savoir d'où elle sort. Ce ne sont que quelques exemples, mais les cours tournent vite au n'importe quoi.
Au mois de novembre, à la demande d'une dizaine d'élèves, je suis allée parler au professeur en question, après un cours. J'avais pour objectif de lui demander des corrections "un peu" plus détaillées, entre autres... Mais aussi d'alleger le travail qu'il nous donne toujours du vendredi au samedi (en général, deux exercices type bac, soit un peu plus d'une heure et demi, alors que la majorité d'entre nous travaillent en restaurant ou autre ce soir là). On m'avait aussi demandé de lui parler des nombreuses erreurs dans les cours de physique, mais ne voyant pas comment aborder le problème, j'ai choisi de ne pas l'évoquer tout de suite, sauf si la discussion tournait mieux que je le prévoyais.
En fait, elle a tourné beaucoup plus mal que ce que j'avais imaginé. Très vite, la conversation s'est evenimée, bien que j'ai fait des efforts pour ne pas hausser la voix ou montrer le moindre signe d'enervement (je dois avouer que je n'ai pas non plus été un modèle de diplomatie, mais j'ai pris le soin de ne pas lui montrer de mépris, explicitement ou implicitement), et... J'ai écopé de devoirs supplémentaires à rendre trois jours après, deux exercices type bac. Encore une fois, souvenir amer.
Heureusement, ce genre d'évenements reste très rare, mais parfois, j'en suis venue à me demander à quoi pouvait bien servir le délégué, mis à part au conseil de classe, s'il n'avait pas le droit d'interagir entre les élèves et l'équipe éducative.