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Voyages entre les bureaux, le tableau et le coin.
13 juillet 2009

Mme D. (mathématiques)

Il serait peut être temps que je présente ma prof principale de cette année.

Aaaaah, madame D., c'est qu'elle est connue parmi les élèves. Il faut dire que la majorité la craignent, autant que l'on craint la sévérité de GG. Mais qu'a-t-elle donc fait, la pauvre, pour mériter pareille réputation ?

A vrai dire, ses cours sont loin d'être aussi silencieux que ceux de GG. Les deux premiers rangs se tiennent un tant soit peu tranquilles, les autres discutent à voix plus au moins basse. Elle s'en rend compte, bien évidemment, mais elle n'en a que faire : après tout, elle a déjà son bac, elle.

Le cours en lui même ressemble un peu à une fiche de révision : là où des camarades d'autres classes enchaînent les copies doubles, nous bouclons une leçon en 6-7 pages, et encore... Le truc ? Et bien, mme D. fait l'immense majorité du cours à l'oral, sans écrire au tableau. Les démonstrations que nous sommes sensés connaître sur le bout des doigts ? On les ébauche, elle nous donne, en fait, le "truc" pour y arriver. Toujours à l'oral.

A vrai dire, cette façon de fonctionner me convenait très bien. Nous allions vite, je n'avais pas l'impression d'écrire des choses inutiles, et le cours restait interressant. Mais il faut avouer que pour les plus en difficulté, c'est le meilleur moyen de se planter dans une notation, la rédaction... Ou, tout simplement, de ne pas tout retenir.

Mme D. ne donne jamais de devoirs : c'est à nous, futurs étudiants (donc, implicitement, élèves autonomes...) de faire des exercices par nous-même. Si nous bloquons sur un exercice, une question, nous sommes en droit de venir l'interroger et on consacre parfois une bonne partie de l'heure à résoudre ce genre de problème. Après tout, quoi de plus normal, comme si elle allait perdre du temps sur un point que tout le monde parvient à résoudre...

Sa façon de fonctionner se base donc sur la motivation et le travail des élèves. Dure tâche. Sa méthode force certains d'entre nous à se dépasser (moi qui ai l'habitude de me reposer sur mes acquis, je me suis mise à aller chercher les informations dans les livres, à prendre l'initiative de faire des exercices... Et je suis loin d'être la seule), tandis que d'autres plongent. Et bien oui, avec elle, si l'on loupe quelques secondes de cours ou que l'on discute, on perd le fil et il est parfois difficile de rattraper... Une certaine proportion de la classe a donc fini par plus ou moins abandonner, venant en cours pour bavarder et prenant les cours du livre (il faut avouer que le résultat n'était pas fantastique...).

Il y a un autre point remarquable chez Mme D. : ses perles. J'ignore si cela sautait aux yeux, mais c'est une habituée des phrases décalées. Nous voilà à parler de la philosophie du zéro ou autres... Au dernier conseil de classe, concernant un élève particulièrement intelligent, plutôt travailleur mais relativement immature, elle a parlé "d'insuffisance humaine" et a conclut par un "M., il est pas vraiment fini en fait...". J'ai éclaté de rire.

Lorsqu'elle nous a rendu nos premiers contrôles, c'était la même chose. "Alors, il y a ceux qui sont déjà noyés, je ne sais pas si on pourra les sauver... Il y a ceux qui ont au dessus de 12. Bon alors ceux là ils font des choses ! Ils font des choses mais dans l'ensemble ils savent pas trop où nager, alors ils gesticulent dans tous les sens en esperant que ça les maintiendra à la surface. Et après, y'a ceux qui ont entre 8 et 12. Alors ceux là... Ils sont dans le marais !"

Oh non, elle n'a pas sa langue dans sa poche. C'est elle qui s'adresse aux élèves en les appelant "guignol" ou autre. C'est elle qui, parfois, en rendant un devoir, nous demande si nous étions drogués en le rédigeant, c'est aussi elle qui se moque de la partie "jeunesse dorée" de la classe (mais si, vous savez, cette petite foule de gens qui attendent qu'avec l'argent, la connaissance leur tombe dans la bouche...).

Elle en devient exigeante avec ceux qui bossent, est capable de rendre un 16 à quelqu'un avec un "c'est raté", balance de l'autre côté un 6 avec un "Il a réussi, on ne sait pas comment, c'est un miracle !". Si j'ai tant aimé cette année en maths, c'est parce que j'y ai beaucoup ri. Ah, je crois que je n'oublierais pas ses phrases...

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