Non, la prof de philo n'est pas un vampire !
Il arrive qu'on parte un peu (trop) dans nos délires. Des habitudes de nos professeurs viennent des conclusions étranges et inhabituelles.
Prenons pour exemple Melle G., professeur de philosophie, trois ans d'enseignement à son actif, TZR blasée. J'explique. Au début de l'année, au premier cours, son discours a été "Je sais bien qu'en S vous n'en avez rien à faire de la philo, si vous voulez mettre le bazar, partez, de toute façon j'ai conscience qu'à la moitié de l'année il ne m'en restera que la moitié, l'autre aura capitulé."
Tout de suite, les hypothèses sont sorties. Elle doit venir d'un lycée où les élèves n'en ont, effectivement, rien à faire de sa matière. Et des autres. Peut être d'autres sections (elle a aussi une classe de STG chez nous et leur a servi le même discours), en tout cas des élèves bien différents. Parce que dans mon lycée de "moy-sup' " (comme disent les ES. En gros, nous sommes majoritairement des enfants issus de parents ayant fait des études, on va en vacances tous les ans, on est gentils, beaux, propres. Le Paradis.), on est pas vraiment comme ça. Alors autant dire qu'on était un peu dubitatifs à la rentrée.
Et puis le temps est passé. Nous avons remarqué que notre jeune prof ne portait que du noir, majoritairement des longues jupes un peu volantes, des pulls tous aussi longs, en laine, des chemises bizarres avec des gros boutons. Oh, ça fait joli, et ça lui va plutôt bien. Mais à force de la voir vêtue de façon un peu "XIXeme siècle romantique", on a fini par se poser des questions.
Parce que, en plus, on ne la voit jamais dehors. En fait, on ne la voit jamais se balader dans le lycée, à la cantine où à n'importe quel autre endroit (m'enfin, elle doit avoir au moins une autre classe à Pétaouchnok, aussi...). Quand on arrive, elle est déjà dans sa salle, ou alors elle arrive quand il fait nuit (en hiver, c'est facile, elle a même pris le même bus que moi).
Nous avons donc (parce que nous sommes un peu saugrenus) envisagé l'éventualité que Melle G. soit un vampire. Un vrai. Elle devait utiliser le reseau souterrain du lycée pour passer de la salle des profs à sa salle, parce qu'elle ne supportait pas la lumière du jour.
Hors, aujourd'hui, elle nous attendait devant le batiment D (avant ce cours, nous sommes dans un autre batiment, le plus éloigné, et arrivons assez groupés), en plein soleil. Le mythe s'est alors effondré. "Noooooooon !" D., B, Y. et moi avons échangé un regard dépité, déçus d'avoir mal interprété son comportement.
Et puis, nous sommes allés au CDI. Table en U, seulement dix élèves (demi groupe, quelques absents, d'autres qui séchaient...). Le cours a fini en dialogue et reflexion en groupe. L'image exacte de l'idée que je me faisait d'un cours de philo il y a un an, et non pas d'un monologue du prof.