Les sous-doués passent le bac.
7h40 : Sur ma convocation, il est écrit que je suis sensée arriver 20 minutes avant le début de l'épreuve, et ça tombe bien, je descend du bus. Retrouvailles avec quelques amis, on parcourt vite fait le tableau d'affichage : salle F113. Aaaaaaaaah. Ca va me porter chance ? J'arrive devant la salle, encore des "bonjour, tu as bien dormi ?" et compagnie. Oui, ça va.
7h55 : On vient de rentrer. Je met un temps fou à trouver ma place, comme d'habitude. Je suis placée tout devant, exactement devant le bureau du prof. Arf. Je n'aime pas ça, parce que quand je travaille, j'ai toujours des phases de non-concentration pendant lesquelles je regarde partout autour de moi et là... A part le tableau, le prof et la fenêtre, je risque de vite faire le tour. Sauf si je me retourne, mais bon, ça va pas le faire. Les sujets arrivent dans la salle, j'échange un sourire avec un copain. Je remplis (comme l'année dernière !) la petite fiche sur laquelle je m'engage à ne pas tricher, et c'est parti pour l'en-tête des copies. Epreuve : Baccalauréat. Aouch, ça fait bizarre d'écrire ça. J'arrive à ne faire aucune rature (ni dans la copie du matricule, ni dans celle du numéro de l'épreuve...).
8h : Les deux surveillants (un prof de maths qui fait la tête et une d'anglais qui a l'air toute joyeuse) distribuent les sujets. Je retourne le mien : "Est-il absurde de désirer l'impossible ?" Tiens, ça me rappelle le cours du début de l'année, ça. Second sujet : "Y a-t-il des questions auxquelles aucune science ne répond ?" Tiens, je l'aime bien, celui-là. Le texte est de Tocqueville. Je le lis rapidement, il concerne... Plein de choses, même s'il est facile à comprendre. Ce qui pousse l'Homme a vivre en communauté (tiens, ça me rappelle Rousseau ça !), les bienfaits de l'Etat, tout ça. Bon, certes. Je crois que je vais prendre le deuxième sujet, les sciences me branchent bien.
9h20 : J'avance bien vite... Je sais que j'aurais, encore une fois, fini avant trois heures. Ma dissertation est comme d'habitude, le mieux construite possible mais je me sais peu douée en la matière. Dommage. Je me retourne pour regarder un peu ce que font les autres, ils grattent à la vitesse de l'éclair. La demoiselle derrière moi demande une cinquième feuille de brouillon, beaucoup semblent rédiger entièrement sur leur brouillon, d'ailleurs... J'avoue, pourquoi ne pas utiliser tout le temps qui nous est offert ? J'y penserais, "la prochaine fois", même si je sais qu'il y a de grandes chances pour qu'ils ne le fassent pas. La prof d'anglais lit un livre dans le fond depuis le début, le prof assis juste devant moi semble faire des exercices, il fait des shémas, des calculs sur les feuilles de brouillon. J'essaie de tordre le coup pour voir ce qu'il fait. De la géométrie vectorielle. Il me lance un regard sévère qui me rappelle que je suis en plein examen, alors je tente de me reconcentrer sur ce que débite mon stylo.
9h50 : Un de mes amis avance jusqu'à ma table. Il a terminé. Il rend sa copie, récupère son sac, le prof ouvre la feuille double pour avoir une idée du contenu. Deux pages. Il a écrit sur deux pages. Et en gros, je le vois d'ici. J'ai un sourire, il me le renvoie, le prof nous toise d'un air sévère et je me remet à la fin de ma dissertation.
10h20 : Je rends ma copie. En descendant les escaliers, je croise Monsieur P. (mon prof d'histoire de cette année). "Vous avez déjà fini ? Vous avez pris quoi ?" On discute un peu, et puis je redescend. Les autres ne commenceront à sortir qu'un quart d'heure plus tard, mais nous sommes déjà un petit nombre à refaire l'épreuve. Qui a pris quoi, qui pense avoir fait un hors sujet, le sujet des S était super facile (mouais...), les ES ont eu des dissertations interressantes.
11h : Les premiers L commencent à sortir, et avec eux (ou plutôt, avec elles...) leur sujet. Questions tordues, pour moi. Je suis certaine qu'elles ont passé un bon moment.
Voilà... C'est une ambiance assez joyeuse, en fait, et je suis arrivée trop tard ce matin pour assister à la montée en stress de tout le monde. J'ai croisé ma prof de philo après midi, alors qu'elle rentrait en salle des profs, et sa réaction à "J'ai pris le sujet 2" a été "Ha.", puis un silence. Je ne suis pas sûre que cela soit de très bon augure... =D
Sinon, la CPE a refusé à une élève qui passe avec le tiers temps l'utilisation d'un ordinateur. Elle est dyslexique, et écrit beaucoup plus vite au clavier qu'à la main. Enfin, elle l'avait refusé pendant trois semaines malgrés les plusieures demandes, et ce matin, elle est arrivée comme une fleur : "si vous voulez installer l'ordinateur, il est dans le carton, vous pouvez !". Bien sûr, elle était là pour déballer un ordinateur et l'installer comme ça, au dernier moment, en prenant sur son temps... Effarant. Elle a réussi à faire l'épreuve de philosophie à la main, mais je ne sais pas ce que ça va donner à la fin de la semaine, à part un paquet de migraines...
Demain, très grosse journée, physique chimie le matin (3h30) et SVT l'après-midi (3h30). Juste deux de trois de nos plus gros coefficients... Ca me fait une journée coefficient 12, ceux qui ne sont pas en spécialité maths ont une journée coefficient 14. On a interêt à être en forme, quoi.
[ C. ] "J'adore passer le bac !"
"T'as qu'à le repasser l'année prochaine..."